L'histoire du Village

Cerbère, au carrefour des siècles

Dès le Iᵉʳ siècle, Cerbère est mentionné par le géographe romain Pomponius Mela comme un lieu peuplé de cerfs — Locus Cervaria — et sert alors de limite méridionale de la Gaule.

C’est au IXᵉ siècle, à l’ère carolingienne, que le hameau commence à se structurer. La première mention écrite date de 981, sous le nom de Vall de Cervera, dans un acte du roi Lothaire. Une chapelle dédiée à Saint SauveurSant Salvador de Cervera — est érigée, en référence à un menhir proche. La tour de Querroig est également construite, attirant une petite mais stable population.

Jusqu’en 1789, Cerbère reste peu fréquentée. La Révolution, en supprimant les coutumes féodales, permet aux familles de Banyuls d’étendre leurs vignobles dans la vallée.

À partir des années 1820, la contrebande maritime avec l’Espagne se développe. Pour y faire face, un poste douanier est construit dès 1841, attirant de nouveaux habitants issus de l’administration. La situation se consolide avec la construction de la ligne ferroviaire en 1846, reliant Cerbère à la frontière.

En 1888, Cerbère devient officiellement commune indépendante, et Dominique Mitjaville est élu premier maire le 15 juillet 1888.

Au début du XXᵉ siècle, Cerbère compte 1 333 habitants (recensement 1906) et bénéficie pleinement de l’activité frontalière : douane, gendarmerie et trafic ferroviaire exceptionnel. Ces fonctions façonnent durablement l’identité de la ville. Vous pouvez découvrir cette histoire en suivant les bornes d’information ou en visitant le wagon musée au centre-ville.

Une ville distinguée pour son courage

Le 20 février 1947, Cerbère reçoit la médaille d’argent de la Reconnaissance française, une citation à l’ordre de la nation créée par Raymond Poincaré en 1917 pour honorer les « services exceptionnels, actes de dévouement répétés accomplis au péril de la vie pour la France ».

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Cerbère joue un rôle stratégique :

  • En septembre 1944, l’école primaire accueille les premiers marins des Forces Françaises Libres.

  • À titre individuel, les habitants aident à faire passer 2 000 personnes vers l’Algérie, le Royaume-Uni ou les États-Unis, souvent grâce aux cheminots et douaniers en poste à Cerbère, ville-frontière.

Cette distinction exceptionnelle fait de Cerbère l’une des six villes françaises honorées, et l’une des deux seules des Pyrénées-Orientales, avec Céret.

Cerbère, at the Crossroads of Centuries

From the 1st century, Cerbère is mentioned by the Roman geographer Pomponius Mela as a place inhabited by deer — Locus Cervaria — marking the southern limit of Gaul.

In the 9th century, during the Carolingian era, the hamlet began to take shape. Its first written mention appears in 981 as Vall de Cervera, in a charter by King Lothaire. A chapel dedicated to Saint SauveurSant Salvador de Cervera — was built near a menhir. The Querroig Tower attracted a small but stable population.

Until 1789, Cerbère remained sparsely populated. The French Revolution, by abolishing feudal customs, allowed families from Banyuls to expand their vineyards into the valley.

From the 1820s, maritime smuggling with Spain grew. To counter this, a customs post was established in 1841, bringing new administrative residents. The arrival of the railway line in 1846 further consolidated the town, connecting Cerbère to the border.

In 1888, Cerbère became an independent commune, and Dominique Mitjaville was elected its first mayor on July 15, 1888.

By the early 20th century, Cerbère had 1,333 inhabitants (1906 census) and thrived on border activity: customs, gendarmerie, and a unique railway trade. These functions shaped the town’s identity, which you can explore through information panels or by visiting the museum train wagon in the town center.

A Town Honored for its Courage

On February 20, 1947, Cerbère received the Silver Medal of French Recognition, a national citation created by Raymond Poincaré in 1917 for “exceptional services, repeated acts of devotion carried out at the risk of one’s life for France.”

During World War II, Cerbère played a strategic role:

  • In September 1944, the primary school hosted the first sailors of the Free French Forces.

  • Individually, the residents helped 2,000 people escape to Algeria, the United Kingdom, and the United States, often with the help of railway workers and customs officers stationed in Cerbère, the frontier town.

This exceptional honor makes Cerbère one of only six French towns recognized, and one of two in the Pyrénées-Orientales, alongside Céret.

Cerbère, en el cruce de los siglos

Desde el siglo I, Cerbère es mencionado por el geógrafo romano Pomponius Mela como un lugar habitado por ciervos — Locus Cervaria — y marca el límite sur de la Galia.

En el siglo IX, durante la era carolingia, el asentamiento comenzó a formarse. Su primera mención escrita aparece en 981 como Vall de Cervera, en un documento del rey Lothaire. Se construyó una capilla dedicada a San SalvadorSant Salvador de Cervera — cerca de un menhir. La torre de Querroig atrajo a una pequeña pero estable población.

Hasta 1789, Cerbère permaneció poco poblada. La Revolución Francesa, al suprimir las costumbres feudales, permitió a las familias de Banyuls expandir sus viñedos en el valle.

A partir de la década de 1820, creció el contrabando marítimo con España. Para combatirlo, se estableció un puesto de aduanas en 1841, atrayendo nuevos habitantes administrativos. La llegada de la línea ferroviaria en 1846 consolidó el pueblo, conectando Cerbère con la frontera.

En 1888, Cerbère se convirtió en una comuna independiente, y Dominique Mitjaville fue elegido su primer alcalde el 15 de julio de 1888.

A principios del siglo XX, Cerbère contaba con 1.333 habitantes (censo de 1906) y prosperaba gracias a la actividad fronteriza: aduanas, gendarmería y un tráfico ferroviario excepcional. Estas funciones marcaron profundamente la identidad de la ciudad, que puede descubrirse a través de paneles informativos o visitando el vagón museo en el centro del pueblo.

Una ciudad distinguida por su valor

El 20 de febrero de 1947, Cerbère recibió la Medalla de Plata de Reconocimiento Francés, una distinción nacional creada por Raymond Poincaré en 1917 para “servicios excepcionales, actos repetidos de devoción realizados arriesgando la vida por Francia”.

Durante la Segunda Guerra Mundial, Cerbère desempeñó un papel estratégico:

  • En septiembre de 1944, la escuela primaria acogió a los primeros marinos de las Fuerzas Francesas Libres.

  • A nivel individual, los habitantes ayudaron a 2.000 personas a escapar hacia Argelia, el Reino Unido y Estados Unidos, muchas veces gracias a los trabajadores ferroviarios y los oficiales de aduanas en Cerbère, la ciudad fronteriza.

Esta distinción excepcional hace de Cerbère una de seis ciudades francesas honradas, y una de dos en los Pirineos Orientales, junto con Céret.